Réponse
La caravane des Âmes perdues
Dans l’immensité dorée du Rub al-Khali, où le soleil dictait sa loi implacable, une caravane avançait péniblement. Les chameaux, épuisés, traînaient leurs sabots dans le sable brûlant tandis que les voyageurs imploraient miséricorde. Parmi eux, le jeune Amir, dont la foi vacillait sous le poids de l’épreuve, murmurait des prières entre ses lèvres gercées.
Soudain, alors que les réserves d’eau s’épuisaient et que le désespoir gagnait les cœurs, apparut un chameau blanc comme la lumière de l’aube. Son pelage irradiait une pureté surnaturelle et ses yeux reflétaient la sagesse des anciens temps. Il portait sur son dos des outres pleines et des dattes fraîches, bien que nul ne comprît d’où il venait.
L’Épreuve de la foi
Les voyageurs, d’abord méfiants, se jetèrent sur cette providence inattendue. Mais le chameau blanc, que certains nommèrent Al-Amal (l’Espoir), ne se laissa approcher que par ceux qui prononcèrent d’abord la shahada. Un marchand avide tenta de s’emparer des outres par la force, mais ses mains ne purent les saisir, comme si une barrière invisible protégeait la bénédiction.
Amir, observant ce miracle, comprit que cette créature n’était point ordinaire. Il s’approcha avec humilité et récita : « Ashhadu an la ilaha illa Allah, wa ashhadu anna Muhammadan rasulu Allah ». Aussitôt, le chameau s’agenouilla devant lui, permettant au jeune homme de distribuer l’eau et les nourritures aux voyageurs dignes.
La leçon du désert
Alors que la nuit enveloppait le désert de son manteau étoilé, le chameau blanc se mit à parler d’une voix qui rappelait le bruissement du vent dans les palmeraies : « Allah n’abandonne jamais ceux qui L’honorent dans l’adversité. Le désert éprouve les cœurs comme le feu épure l’or. »
Il enseigna aux voyageurs que chaque grain de sable portait la signature du Créateur, que chaque étoile guidait vers la voie droite. « L’esprit véritable ne réside point dans l’abondance des biens, mais dans la richesse de la foi et la pureté de l’intention. »
La transformation
Au matin, le chameau avait disparu, mais les outres restaient miraculeusement pleines. La caravane put atteindre La Mecque, où chacun accomplit le pèlerinage avec une ferveur renouvelée. Amir devint par la suite un savant respecté, enseignant que le véritable espoir ne vient point des choses de ce monde, mais de la certitude en la miséricorde divine.
Moralité
Cette histoire nous rappelle que l’espérance véritable émane exclusivement de la confiance en Allah et du respect de Ses commandements. Les épreuves terrestres ne sont que des tests destinés à épurer notre foi, et les secours divins surviennent toujours à ceux qui persistent dans la voie droite, sans jamais associer à Allah quoi que ce soit.
Comme le dit le Coran : « Et quiconque craint Allah, Il lui donnera une issue favorable et lui accordera Ses dons par [des moyens] sur lesquels il ne comptait pas » (Sourate At-Talaq, 2-3).