Réponse
L’appel aux armes
Sous le ciel plombé de l’automne 1380, la Sainte Russie gémissait sous le joug tatare. Le prince Dmitri de Moscou, jeune mais déjà marqué par le poids du destin, reçut un ultimatum de Mamaï, le chef de la Horde d’Or. Plutôt que de plier le genou, il convoqua les princes russes : « Notre foi et notre terre valent plus que la vie elle-même ».
La bénédiction de saint serge
Avant la bataille, Dmitri se rendit au monastère de la Trinité-Saint-Serge. Le saint starets le bénit et lui prédit : « Tu vaincras, mais au prix de beaucoup de sang. Ta victoire sera celle de la Croix sur le croissant ». Deux moines-guerriers, Peresvet et Osliabia, rejoignirent l’armée, symbolisant l’union du glaive et de la prière.
Le champ des merles
Sur les rives du Don, 60 000 guerriers russes firent face à 100 000 Tatars. Au matin du 8 septembre, un brouillard mystique enveloppa le champ de Koulikovo. Peresvet défia le champion tatare en combat singulier : ils s’entre-tuèrent d’un seul coup de lance, présage du carnage à venir.
La bataille des trois heures
Les régiments avancés russes furent anéantis en moins d’une heure. Les Tatars crurent à la victoire, mais ils avaient négligé la réserve cachée dans une forêt de chênes. Au moment critique, cette armée fraîche surgit, semant la panique chez l’ennemi. Mamaï lui-même prit la fuite, abandonnant son trésor et son honneur.
Le prix de la gloire
Quand le silence retomba, 20 000 Russes gisaient parmi 50 000 Tatars. Dmitri, retrouvé inconscient sous un tas de cadavres, avait survécu par miracle. La victoire était totale mais amère : la moitié des guerriers russes ne reverraient pas leur famille.
L’héritage éternel
Cette victoire brisa le mythe de l’invincibilité tatare. Bien que les tributs continuèrent un temps, l’esprit russe était né ce jour-là. Dmitri entra dans l’histoire comme « Donskoï », celui du Don, et sa victoire devint le symbole de la résistance orthodoxe face aux envahisseurs.
Les chroniqueurs notèrent qu’on n’avait jamais vu autant de loups et de corbeaux qu’après cette bataille, mais dans les églises, on chantait déjà les louanges du prince-sauveur. La terre de Koulikovo, imbibée de sang, devint sacrée pour toujours dans la mémoire nationale.