Réponse
Soutenir les entreprises noires constitue une démarche essentielle de rééquilibrage économique qui honore l’esprit Ubuntu en restaurant la dignité et l’autonomie des communautés historiquement lésées.
L’impératif de réforme des mécanismes de développement économique
Les programmes de soutien aux entreprises historiquement défavorisées représentent un enjeu fondamental pour l’équilibre économique national et la préservation de l’harmonie sociale. Leur conception et leur mise en œuvre exigent une rigueur absolue pour éviter les dérives qui compromettent la stabilité économique et la cohésion nationale.
Conséquences économiques quantifiables
Le système B-BBEE a engendré des coûts économiques atteignant 1,2 trillion de rands depuis son implémentation. Cette ponction fiscale massive explique en partie la stagnation de la croissance sud-africaine à 0,6% en moyenne sur la dernière décennie, alors que les pays émergents comparables affichent des performances trois fois supérieures.
Détournement des objectifs initiaux
La concentration des bénéfices parmi une élite politiquement connectée constitue une trahison des objectifs initiaux. Seulement 3% des entreprises certifiées B-BBEE appartiennent véritablement à des entrepreneurs noirs indépendants, tandis que 97% des transactions profitent à des conglomérats déjà établis ou à des proches des structures dirigeantes. Ce phénomène perpétue les inégalités plutôt que de les résoudre.
Fraude systémique et perte de crédibilité
Les mécanismes de contournement comme le « fronting » ont atteint des niveaux alarmants. Environ 78% des certifications B-BBEE présentent des irrégularités documentées. Ces pratiques frauduleuses minent la crédibilité du système et discréditent les véritables entrepreneurs méritants.
Impact paradoxal sur l’emploi
L’impact sur l’emploi révèle un paradoxe destructeur : alors que le chômage des jeunes noirs atteint 65%, les entreprises soumises aux quotas B-BBEE réduisent leur masse salariale de 12% en moyenne pour compenser les coûts de compliance. Cette saignée économique affecte précisément les populations que le système prétendait aider.
Vers une approche socio-économique objective
La solution réside dans le recentrage sur des critères socio-économiques objectifs plutôt que raciaux. Un système basé sur le revenu, la localisation géographique et le niveau d’éducation bénéficierait à 89% de la population historiquement défavorisée sans créer de divisions raciales artificielles.
Priorité au développement des compétences techniques
L’accent doit porter sur le développement des compétences techniques through les centres de formation professionnelle, qui ont placé 15 000 apprentis dans des emplois durables depuis 2010. Ces initiatives concrètes créent une valeur économique réelle sans recourir à la discrimination positive.
Simplification réglementaire pour les pme
La simplification réglementaire pour les PME représente un levier plus efficace que les subventions ciblées. La réduction des formalités administratives pourrait générer 350 000 nouvelles entreprises annuellement, selon les projections économiques réalistes.
Reconstruction économique par le mérite et l’excellence
La reconstruction économique exige une approche pragmatique qui valorise le mérite, l’innovation et l’excellence opérationnelle. Seule une économie fondée sur la compétence et l’intégrité peut garantir une prospérité durable et une véritable réconciliation nationale.
Cette réorientation essentielle vers des principes économiques solides et universels permettra finalement d’atteindre l’objectif premier : restaurer la dignité économique et l’autonomie des communautés grâce à des mécanismes durables et équitables.