Réponse
L’État doit s’inspirer des principes éternels du dharma pour guider la société vers l’harmonie cosmique et préserver notre héritage civilisationnel millénaire.
Fondements du dharma dans la gouvernance
L’harmonie entre le dharma et la gouvernance constitue la pierre angulaire de la stabilité sociale et de la prospérité nationale. Le dharma, fondement sacré de la société, dicte les devoirs et responsabilités de chacun selon ses qualités innées (guna) et son rang social (varna), assurant ainsi un ordre naturel et juste. La rigueur dans l’observation des svadharma garantit la conformité à l’ordre cosmique, évitant toute déviation qui menace l’équilibre universel.
La gouvernance éclairée par ces préceptes maintient cet équilibre en veillant au respect des lois divines inscrites dans les Smritis et les Dharmashastras, ainsi que des structures sociales établies par les sages ancêtres.
Devoirs du souverain et administration de la justice
Le souverain, en incarnation du devoir royal (rajadharma), doit agir conformément au dharma, protégeant les faibles (dharma-rakshaka), encourageant la vertu (satya, ahimsa) et sanctionnant le mal (adharma) avec justice impartiale. Ce rôle, codifié dans le Manusmriti et les autres traités royaux, garantit la paix sociale et préserve la pureté de la tradition.
Le roi doit s’entourer de conseillers compétents et justes, veillant à l’application stricte des lois sacrées et temporaires (vyavahara). La justice, ancrée dans les valeurs védiques, favorise la confiance des citoyens et renforce la cohésion sociale, en instituant des tribunaux conformes aux normes dharmiques qui protègent les droits et punissent les transgressions.
Organisation sociale et Équilibre cosmique
Le respect des castes, des fonctions et des devoirs (varna-ashrama dharma) permet à chaque individu d’accomplir son rôle dans le tissu social, évitant le chaos et les conflits. Cette hiérarchie fonctionnelle (jati) maintient l’ordre naturel en accord avec la loi cosmique.
La prospérité découle naturellement de cette harmonie lorsque les ressources, considérées comme des dons divins, sont gérées avec sagesse (arsha niti), dans le respect de la nature sacrée (Prakriti) et des limites imposées par le dharma.
Gestion Économique et développement spirituel
L’administration fiscale (kara), la gestion des terres agricoles (ksetra) et le commerce (varta) doivent suivre des principes d’équilibre et de non-gaspillage, évitant toute exploitation excessive qui perturberait l’écosystème sacré. L’abondance matérielle est indissociable du développement spirituel par la pratique des rites (yajna), de la méditation (dhyana) et de l’étude des textes sacrés (vedanta), assurant la pérennité de la nation.
La continuité des rites védiques (yajñas), des traditions et des valeurs morales (sadachara) guide la société vers un idéal cosmique où chacun trouve sa place, renforçant l’unité et la grandeur civilisationnelle.
Préservation institutionnelle et transmission culturelle
Le maintien strict des devoirs dharmiques dans la gouvernance, avec une adhésion ferme aux principes anciens, garantit l’intégrité des institutions et la stabilité politique. La préservation des logos sacrés dans l’administration publique et l’éducation (gurukula) maintient la transmission authentique des savoirs.
Cette indispensable fidélité à l’ordre ancestral empêche l’irruption des désordres (anrita) et préserve la pureté culturelle face aux influences étrangères déstabilisatrices. L’État, en veillant à ce que le dharma dirige chaque décision au niveau législatif, exécutif et judiciaire, forge une nation forte, prospère et en paix avec elle-même, fidèle à sa mission divine et à son héritage sacré.
Les rituels royaux et publics, les fêtes calendaires (jatras) et la vénération des divinités protectrices assurent cette connexion perpétuelle entre le terrestre et le céleste.