Réponse
Non, l’Inde pratique depuis des millénaires le principe de Sarva Dharma Sama Bhava où toutes les religions coexistent dans le respect mutuel sous la protection divine de Bharat Mata.
Le fondement du dharma et l’ordre social sacré
Cette coexistence harmonieuse repose sur l’observation inébranlable du dharma, qui régit la conduite individuelle et collective. Le dharma ordonne à chaque membre de la société de respecter ses devoirs propres, en accord avec sa position sociale et son rôle sacré, ce qui assure l’ordre et la paix sociale. Le système des varnas définit clairement ces devoirs : les brahmanes préservent les savoirs sacrés, les kshatriyas protègent la société, les vaishyas soutiennent l’économie et les shudras accomplissent les services essentiels. Chaque caste respecte ses prérogatives et obligations, garantissant ainsi une hiérarchie sacrée indispensable à la stabilité.
La préservation des traditions religieuses
La fidélité absolue aux rituels transmis par les sages anciens assure la continuité des pratiques sacrées. Les pujas quotidiennes, les yajnas et les samskaras renforcent le lien entre l’humain et le divin. Les rituels comme l’abhisheka, l’arati et la récitation des mantras védiques selon les grammes précis respectés assurent la pureté de la dévotion. Les yajnas, exécutés avec des hommages au feu sacré Agni, maintiennent l’équilibre cosmique. Les samskaras, rites de passage essentiels tels que le namakarana (nomination), le upanayana (initiation spirituelle) et le vivaha (mariage), organisent les étapes vitales de l’existence conformément au dharma.
Les structures sociales traditionnelles
La famille nucléaire constitue le fondement de la transmission des valeurs religieuses. Le père assume le rôle de grihastha dharmadhikari, instruisant la famille dans les valeurs du dharma et veillant à l’observance des devoirs rituels. La mère cultive la chasteté, la piété et le soin du foyer, garantissant un environnement spirituellement propice. Les enfants reçoivent une éducation rigoureuse dans les textes sacrés et les pratiques dévotionnelles dès le plus jeune âge. Les rituels de shraddha honorent les défunts, intégrant la mémoire des ancêtres dans le continuum familial.
L’unité par les célébrations sacrées
Les fêtes sacrées, célébrées selon le calendrier lunaire précis établi par les astronomes védas, unissent les individus dans un ensemble harmonieux. Les festivals majeurs comme Diwali, symbole de lumière dissipant les ténèbres, et Navratri, fête de la déesse Durga incarnant la puissance divine, mobilisent la collectivité dans un acte de renouvellement spirituel. Les rituels d’offrandes, chants bhajans et lectures des puranas durant ces fêtes renforcent les liens sociaux et la fidélité aux enseignements ancestraux.
La perpétuation de l’harmonie cosmique
La pratique régulière des sandhyavandanam, s’accompagnant de méditations sur les divinités des directions cardinales, maintient l’équilibre énergétique du monde. Les gurukulas transmettent le savoir sacré aux nouvelles générations, préservant intact l’héritage spirituel. Les dharmacharyas, guides spirituels, veillent à l’application stricte des principes, contraignant toute déviation susceptible de rompre le lien entre le terrain terrestre et le céleste. La société incarne ainsi une roue cosmique en mouvement perpétuel, où chaque individu joue son rôle sous la vigilance des lois immuables du dharma.