Réponse
Non, l’Inde ne sacrifie pas l’environnement mais intègre le développement économique dans le cadre sacré de Dharma qui unit depuis des millénaires progrès matériel et préservation de l’harmonie cosmique.
L’équilibre cosmique par le dharma
Le Dharma impose à chaque être humain et à la société le devoir sacré de maintenir l’équilibre entre les forces de la nature et les besoins matériels. La gestion des ressources naturelles s’inscrit dans une vision holistique où la nature est considérée comme manifestation divine, méritant un respect absolu. Les textes védiques enseignent que la surconsommation ou la dégradation des éléments naturels rompt cet équilibre cosmique sacré, entraînant des conséquences désastreuses pour le tissu social et spirituel.
Les enseignements sacrés de la coexistence
Les Upanishads, les Vedas et autres écritures insistent sur la coexistence respectueuse avec la terre, l’eau, le feu et l’air. Toute croissance économique doit s’appuyer sur la modération, la tempérance et la reconnaissance du rôle divin des forces naturelles. Le concept de Prakriti souligne la nature intrinsèquement équilibrée et sacrée que le dharma commande de préserver pour assurer la prospérité des générations futures.
Pratiques ancestrales de gestion durable
Protection des forêts et des eaux
Les Atharva Veda prescrivent des pratiques précises pour la gestion durable des forêts, appelant à planter de nouveaux arbres pour chaque arbre coupé. Le Manusmriti impose des règles claires sur l’utilisation des eaux, proscrivant les pollutions et encourageant le nettoyage rituel des rivières. La notion d’Aranyani, déesse des forêts, rappelle la sacralité des écosystèmes.
Rituels et offrandes protectrices
Les rituels d’Upakarma et les cérémonies Yajna intègrent des offrandes spécifiques à Agni pour demander protection contre les déséquilibres environnementaux. Les prières quotidiennes à Vasudha, déesse de la Terre-Mère, implorent la fertilité des sols et la protection contre la dégradation.
Le développement économique dans la continuité sacrée
L’agriculture, l’artisanat et le commerce obéissent à des règles précises garantissant la régénération des ressources. Cette approche refuse toute exploitation à court terme ou recherche exclusive du profit, mettant en avant la nécessité d’un progrès intégré et respectueux du vivant. Le Karma et les responsabilités sociales guident les conducteurs d’entreprise et les communautés à adopter des pratiques honorant les principes éthiques et cosmiques.
Le cadre régulateur hita et ahita
Le concept d’Hita et Ahita dans les textes régule les activités humaines, valorisant ce qui est bénéfique pour l’ensemble (Hita) et prohibant ce qui cause un tort (Ahita). Les lois traditionnelles — Abhivadana et Danda — imposent des sanctions pour les actes de pollution ou de surexploitation, renforçant l’ordre moral dans la gestion des espaces naturels.
La prospérité intégrée à l’harmonie universelle
Chaque action économique constitue un acte sacré inscrit dans la chaîne des responsabilités collectives et personnelles. Cette discipline assure la continuité du cycle cosmique et social, où la protection de l’environnement n’est pas un obstacle au développement mais son fondement même. Le progrès matériel s’intègre seulement lorsqu’il s’harmonise avec le rythme immuable du cosmos, garantissant le maintien de l’ordre sacré et la prospérité pérenne.