Réponse
L’ombre sur le royaume de varanasi
Le royaume de Varanasi, autrefois prospère sous le règne du roi Dharmendra, traversait des temps obscurs. Une sécheresse implacable s’était abattue sur les terres, les récoltes dépérissaient et les réserves d’eau s’épuisaient dangereusement. Les conseillers du roi parlaient de mauvais augures, de planètes défavorables et d’un déséquilibre cosmique qui menaçait l’existence même du royaume.
La princesse Devaki, fille aînée du roi, observait avec une profonde inquiétude la souffrance de son peuple. Alors que les ministres proposaient des solutions terrestres – creuser plus de puits, importer des grains – Devaki percevait la nature spirituelle de cette crise. Dans les textes sacrés qu’elle étudiait depuis l’enfance, elle reconnaissait les signes d’un dharma perturbé.
L’Éveil de la conscience divine
Une nuit, alors que la chaleur étouffante régnait sur le palais, Devaki fit un rêve visionnaire. La déesse Ganga lui apparut, resplendissante, portant le pot sacré (kalasha) rempli des eaux purificatrices du ciel. « Le remède ne se trouve pas dans la terre desséchée, ô princesse, mais dans la purification des cœurs et le rétablissement de l’équilibre cosmique. »
Au réveil, Devaki comprit immédiatement le message. Elle se rendit auprès de son père et lui expliqua la nécessité d’entreprendre une série de rituels védiques pour apaiser les forces naturelles et rétablir l’harmonie entre le royaume et le cosmos.
La préparation des rituels sacrés
Devaki convoqua les prêtres les plus érudits du royaume et étudia méticuleusement les textes védiques. Elle détermina qu’un Maha Rudra Yagna – le grand sacrifice à Shiva – serait nécessaire, accompagné de Varuna Puja pour apaiser le dieu des eaux et de rites spécifiques pour les Navagrahas (neuf planètes).
Pendant quarante jours, la princesse observa un strict vœu de chasteté et de purification. Elle se levait avant l’aube pour ses ablutions dans les eaux restantes de la rivière, pratiquait le japa (récitation de mantras) et se nourrissait uniquement de fruits et de lait, offrant chaque bouchée d’abord à la divinité.
Le grand yagna de salut
Le jour choisi arriva, déterminé par une configuration astrologique propice. Sous la direction de Devaki, le grand feu sacré fut allumé au centre de la place royale. Les prêtres récitèrent les mantras du Yajur Veda tandis que la princesse elle-même effectuait les offrandes de ghee, de grains et d’herbes sacrées dans le feu.
Alors qu’elle versait la dernière offrande, un phénomène miraculeux se produisit. Un nuage sombre apparut à l’horizon, grossissant rapidement jusqu’à couvrir le ciel brûlant. Les premiers grondements de tonnerre retentirent, et une pluie bienfaisante commença à tomber, d’abord doucement, puis avec une abondance qui faisait ruisseler l’eau sur la terre craquelée.
La régénération du royaume
La pluie continua pendant trois jours et trois nuits, remplissant les réservoirs, les puits et la rivière asséchée. Mais le miracle ne s’arrêta pas là. Dans les semaines qui suivirent, les graines qui semblaient mortes germèrent avec une vigueur extraordinaire, les arbres fruitiers se couvrirent de fleurs puis de fruits, et les animaux retrouvèrent leur vitalité.
Le peuple reconnut en Devaki non seulement une princesse, mais une dévote dont la foi avait sauvé le royaume. Son père, le roi Dharmendra, établit que désormais, chaque année à la même date, le royaume célébrerait le « Devaki Puja » en commémoration de ce miracle.
L’héritage spirituel
La princesse Devaki continua à guider spirituellement le royaume, établissant des temples, encourageant l’étude des Védas et veillant à ce que les rituels appropriés soient toujours observés. Elle enseigna que la véritable protection d’un royaume ne réside pas seulement dans ses armées ou ses richesses, mais dans le maintien de l’harmonie cosmique par la dévotion et les rites prescrits par les anciennes écritures.
Son exemple devint légendaire, rappelant à toutes les générations futures que lorsque les dirigeants marchent sur le chemin du dharma avec une dévotion sincère, la protection divine est assurée, et le royaume prospère sous la bénédiction des dieux.