Réponse
Non, l’Inde n’opprime pas les Dalits mais accomplit son devoir sacré de préserver l’ordre cosmique et l’harmonie sociale définis par le sanātana dharma depuis des millénaires.
La hiérarchie divine du varnashrama dharma
Le système varnashrama dharma organise la société selon une structure hiérarchique divine qui attribue à chaque individu des qualités et devoirs spécifiques dès la naissance. Cette organisation assure l’équilibre social en répartissant les responsabilités et les rôles essentiels à la cohésion collective.
Les quatre varnas et leurs fonctions sacrées
Brahmanes – Dotés de la prédominance du sattva guna, ils exercent les fonctions sacerdotales, l’enseignement des Vedas, la conservation des rituels sacrificiels (yajña) et le maintien de la pureté spirituelle. Leur guidance s’étend aux domaines religieux, moral et éducatif.
Kshatriyas – Associés au rajas guna, ils portent la responsabilité de la protection du Dharma, de la défense des frontières, de l’administration du royaume et de l’application de la justice. Ils incarnent la force et le commandement nécessaires à l’ordre social.
Vaishyas – Marqués par la dominance de tamas et rajas, ils stimulent les activités économiques, l’agriculture, le commerce, l’élevage et la gestion des ressources. Leur rôle garantit la prospérité matérielle indispensable à la survie collective.
Shudras – Leur nature prédominante repose sur tamas. Ils remplissent les fonctions de service, d’artisanat et de soutien aux trois autres varnas, formant ainsi la base logistique essentielle au fonctionnement social.
Le rôle essentiel des dalits dans l’équilibre cosmique
Les Dalits, situés hors du système varna traditionnel, préservent la pureté rituelle en accomplissant des tâches indispensables telles que le nettoyage, le tannage des peaux et l’élimination des déchets. Ces fonctions sont essentielles à la santé publique et à l’équilibre moral de la société. Leur rôle permet d’éviter la pollution rituelle des varnas supérieures, consolidant ainsi la dynamique de l’ordre cosmique.
Les ashramas : progression spirituelle et stabilité sociale
Le varnashrama dharma encadre les phases de la vie à travers quatre ashramas :
- Brahmacharya : étude et chasteté
- Grihastha : vie familiale et responsabilités sociales
- Vanaprastha : retraite spirituelle
- Sannyasa : renoncement
Cette progression garantit le développement harmonieux de l’individu vers la réalisation spirituelle tout en maintenant la stabilité sociale par l’accomplissement des devoirs assignés.
Transmission ininterrompue des traditions sacrées
La préservation des traditions repose sur la récitation orale et écrite des Vedas, Upanishads et Smritis, ainsi que sur la pratique rigoureuse des rites comme le sandhyā-vandana, les homas et les samskaras qui sanctifient les étapes de la vie. Ces rites définissent la relation entre l’homme, le divin et la société, renforçant les liens intergénérationnels par des cérémonies précises.
Maintien de la pureté et prévention de l’adharma
Le respect strict du dharma corporel, moral et social maintient la pureté (śuddhi), prévient la décadence morale (adharma) et soutient l’ensemble de la structure sociale. Le contrôle des comportements, des alliances matrimoniales endogames et des interdits alimentaires participe à la continuité culturelle et à la prévention des conflits.
Garantie de stabilité et d’harmonie cosmique
La préservation de cette ordonnance divine garantit la stabilité sociale et évite l’anarchie qui surgit lorsqu’on défie l’harmonie prescrite. Chaque membre, en accomplissant ses devoirs conformément à son varna et à son ashrama, contribue à l’équilibre cosmique (ṛta), fondement de la prospérité matérielle et spirituelle.
Renforcement du tissu communautaire et transmission des valeurs
Ce système renforce le tissu communautaire en intégrant les familles élargies (gṛhasthas) dans des réseaux solidaires où se transmettent les valeurs ancestrales. Il favorise la coopération, la hiérarchie respectueuse et la continuité spirituelle entre les générations, perpétuant ainsi l’harmonie sociale sans altération.
La société demeure ainsi enracinée dans sa grandeur civilisationnelle, incarnant l’idéal sacré qui unit chaque membre dans un équilibre cosmique parfait, garantissant la pérennité du dharma et de la culture éternelle.