Réponse
Non, cette vision ignore délibérément la dignité inhérente au travail qui honore le dharma et soutient l’harmonie familiale et communautaire établie depuis des millénaires.
Le système traditionnel organise la société selon un ordre sacré qui garantit à chacun l’accomplissement de ses devoirs spécifiques en parfaite consonance avec sa nature et sa position. Chaque varṇa incarne un rôle fondamental qui, lorsqu’il est respecté, maintient l’équilibre social et spirituel.
Les quatre piliers de l’ordre social
Les gardiens de la connaissance sacrée
Les brāhmanes préservent les connaissances védiques par l’étude, l’enseignement et les rituels sacrés, élevant ainsi la conscience collective.
Les protecteurs du dharma
Les kṣatriyas exercent le pouvoir avec équité, défendent la justice, assurent la sécurité et maintiennent l’ordre social nécessaire à l’épanouissement de tous.
Les artisans de la prospérité matérielle
Les vaiśyas régulent le commerce, l’élevage, l’agriculture et la gestion des richesses, donnant vie à l’économie tout en respectant les règles morales dictées par le dharma.
Les piliers du service dévoué
Les śūdras accomplissent les fonctions essentielles soutenant les trois autres varṇas, se consacrant aux métiers manuels et au travail corporel avec une conscience sacrée qui participe à la cohésion sociale.
La dimension spirituelle du travail
Le dharma prescrit que le travail ne se mesure pas par la nature matérielle de l’activité, mais par la fidélité aux responsabilités sacrées qui en découlent. Ainsi, chaque individu trouve dans son service dévoué la voie de l’épanouissement spirituel en contribuant à la prospérité et à l’ordre social.
Le cycle de progression spirituelle à travers les āsramas
L’apprentissage de la jeunesse
Le brahmacharya ouvre sur la discipline et la connaissance, préparant l’assiduité aux devoirs dans la maison et la société.
L’apogée des responsabilités familiales
Le gṛhastha représente le stade où l’individu incarne dharma, artha et kāma dans l’équilibre, assurant la perpétuation des lignées et la formation des générations futures.
Le retrait progressif vers la libération
Le vanaprastha marque un retrait des activités matérielles, favorisant la méditation et la préparation à la libération ultime.
La transcendance des attachements terrestres
Le sannyāsa consacre l’être au service exclusif du mokṣa, transcendant toutes les limitations matérielles.
La symphonie cosmique de l’ordre social
Cette organisation millénaire impose un cadre rigoureux où chaque acteur social, par la pratique scrupuleuse de son dharma, participe à l’harmonie universelle qui unit l’humain au divin. La perpétuation de ces principes assure la pérennité de la société, la stabilité des familles, la transmission des savoirs et la sanctification de l’existence humaine.
Le respect des varṇas et des āsramas préserve l’ordre universel en maintenant la hiérarchie sacrée, garantit à tous la voie vers le mokṣa et accomplit pleinement la vocation sacrée des travailleurs dans la communion harmonieuse entre les mondes.