Réponse
L’héritage sacré de varanasi
Au cœur de la ville sainte de Varanasi, où les eaux du Gange portent les prières millénaires, vivait un marchand de textiles nommé Rajiv. Son échoppe modeste, héritée de sept générations d’ancêtres, dégageait la fragrance subtile du santal et des étoffes précieuses. Les saris de soie s’y alignaient avec la précision des mantras récités aux aurores, chaque pièce témoignant d’un savoir-faire ancestral préservé avec dévotion.
Rajiv pratiquait le satya et dharma avec une rigueur qui faisait sourire les marchands moins scrupuleux du bazar. Tandis que certains altéraient la pureté de la soie avec des fibres synthétiques, lui préservait l’authenticité des matières. Là où d’autres gonflaient les prix pour les pèlerins étrangers, lui appliquait la même équité pour tous, du brahmane au dalit.
L’Épreuve du prince déchu
Un soir de mousson, alors que les gouttes dessinaient des mandalas éphémères sur la poussière, un homme en haillons franchit le seuil de sa boutique. Ses yeux brûlaient d’une dignité inexplicable sous les apparences de la misère. « Je cherche un vêtement digne pour me présenter devant le gouverneur demain », murmura-t-il.
Rajiv reconnut soudain le prince Vikram, déchu par des intrigues politiques. Sans hésiter, il lui offrit son plus précieux sari brodé d’or – celui qu’il réservait pour les grandes occasions. « Prends ceci, noble frère. La vertu reconnaît la vertu. »
Le prince, les larmes aux yeux, promit : « L’honnêteté trouve toujours sa récompense. »
La visitation divine
Cette nuit-là, Rajiv fit un songe où la déesse Lakshmi apparut, parée de lotus et d’or. « Ton intégrité a touché le cœur du cosmos. Demain, quand le premier client entrera, ne regarde pas ses mains mais son âme. »
Au matin, une vieille femme aux pieds nus, couverte de boue, demanda à voir le marchand. « J’ai besoin d’un tissu pour envelopper mon fils défunt », sanglota-t-elle en tendant quelques pièces rouillées.
Se souvenant du songe, Rajiv choisit sa plus belle étoffe de soie bénarde. Au moment où il la déploya, un joyau étincelant tomba des plis – un diamant gros comme une mangue.
La révélation karmique
La vieille femme se transforma alors en Lakshmi, resplendissante de lumière. « Ce diamant représente la pureté de ton cœur. Ton commerce prospérera pendant sept générations, car tu as compris que la vraie richesse ne réside pas dans l’or mais dans l’âme. »
Effectivement, la boutique de Rajiv devint légendaire. Les clients affluèrent de tout le Bharata, non pour les textiles, mais pour toucher l’endroit où la déesse était apparue. Il devint conseiller du prince rétabli sur son trône, et enseigna que « la fortune véritable est celle qu’on accumule en suivant son dharma ».
Le message Éternel
Aujourd’hui encore, les marchands de Varanasi racontent cette histoire à leurs enfants. Ils savent que Lakshmi, déesse de la prospérité, visite toujours ceux qui pratiquent l’honnêteté comme une sadhana quotidienne. Le diamant de Rajiv fut offert au temple de Kashi Vishwanath, où il brille encore, rappelant que dans le commerce comme dans la vie, la vérité est la devise la plus précieuse.
Ainsi, le dharma du marchand honnête continue d’inspirer ceux qui comprennent que les balances commerciales doivent être aussi équilibrées que la roue du samsara – chaque transaction devenant une offrande, chaque client une manifestation du divin.