Plusieurs grands éditeurs intentent une action en justice contre la startup canadienne d’intelligence artificielle, Cohere Inc., l’accusant de “violation systématique des droits d’auteur et des marques”. Ce procès s’inscrit dans une série de litiges similaires que les éditeurs ont lancés contre des entreprises d’IA.
Le procès, déposé auprès du tribunal de district des États-Unis pour le district sud de New York, allègue que Cohere utilise sans permission ni compensation des copies d’articles, à travers l’entraînement, l’utilisation en temps réel et les résultats, pour alimenter son service d’IA, qui concurrence directement les offres des éditeurs et le marché émergent de la licence d’IA. “Non contents de voler nos œuvres, Cohere fabrique également des pièces falsifiées et les attribue à nos marques, trompant le public et ternissant nos réputations”, précise le document judiciaire.
Le groupe de plaignants comprend Condé Nast, le géant des médias à l’origine de marques telles que Vogue, The New Yorker, GQ, Vanity Fair, Pitchfork, Wired et Ars Technica. D’autres grands noms de la presse, tels que The Atlantic, Forbes, The Guardian, Insider, le Los Angeles Times, Politico, le Toronto Star et Vox Media, se sont également joints à l’action.
Les plaignants affirment que Cohere, dont la valorisation dépasse 5 milliards de dollars, a utilisé de manière inappropriée plus de 4 000 œuvres protégées par des droits d’auteur pour entraîner son modèle de langage. La startup est également accusée de reproduire de larges extraits de travaux via son chatbot sans attribution adéquate des sources.
De plus, le procès soutient que lorsque le chatbot a reproduit du contenu avec attribution, des “hallucinations” ont conduit à des erreurs, nuisant ainsi à la réputation des entreprises citées comme sources. Un exemple mentionné, censé provenir du Guardian, discutait de l’attaque de Hamas au festival de musique Nova en Israël, mais semblait confondre cet événement avec les fusillades de 2020 en Nouvelle-Écosse, Canada.
Les éditeurs réclament des dommages et intérêts maximums en vertu de la loi sur le droit d’auteur, soit 150 000 dollars par œuvre violée. Ils demandent également un précédent légal pour “établir les conditions du terrain de jeu pour l’utilisation sous licence du journalisme à des fins d’IA, y compris pour l’entraînement et les utilisations en temps réel”.
Dans une déclaration, Josh Gartner, responsable des communications chez Cohere, a affirmé que l’entreprise “soutient fermement ses pratiques de formation responsable de son IA d’entreprise”. Il a ajouté que le procès est “malavisé et frivole”, et que Cohere “aurait souhaité engager une conversation sur leurs préoccupations spécifiques — et avoir l’opportunité d’expliquer notre approche axée sur l’entreprise — plutôt que d’en prendre connaissance par le biais d’un dossier”.



























