Révolution logicielle : L'IA redéfinit l'informatique Révolution logicielle : L’IA redéfinit l’informatique – NEURA KING

Révolution logicielle : L’IA redéfinit l’informatique

Autrefois, le monde du logiciel dominait le monde. Aujourd’hui, l’IA s’apprête à digérer ce qu’il en reste. Le modèle traditionnel de l’informatique, où les applications régnaient, où les places de marché contrôlaient l’accès et où les plateformes prenaient leur part, est en train de se désagréger. Ce qui émerge est un monde centré sur l’IA, où les fonctions logicielles ne sont plus confinées à des applications, mais existent sous forme de services dynamiques et à la demande, accessibles via des interfaces natives à l’IA.

Pendant des décennies, l’informatique a agi comme un classeur. Les applications fonctionnaient comme des dossiers numériques, rigides et cloisonnés. Pour consulter la météo, il fallait ouvrir une application météo. Pour réserver un vol, une application pour réserver un vol. Payer une facture ? Encore une autre application. Ce résultat a conduit à une expérience utilisateur fragmentée, où les utilisateurs jonglent entre d’innombrables silos, chacun étant compétition avec les autres.

L’IA générative rompt ce modèle. Au lieu de naviguer entre des programmes individuels, les utilisateurs interagiront avec des agents intelligents qui récupèrent, traitent et génèrent des réponses en temps réel, sans nécessiter d’application. Demander à un assistant IA de gérer les voyages, d’optimiser les finances et de recommander une routine d’entraînement ? Mission accomplie. Besoin de faire examiner des documents juridiques tout en commandant des courses et en résumant les nouvelles du jour ? Sans problème.

La nouvelle interface n’est pas une application. Elle est conversationnelle, prédictive et sans friction.

Cependant, ce nouveau monde de l’intelligence fonctionnelle n’est pas encore entièrement prêt. Les applications ne disparaissent pas du jour au lendemain, mais leur emprise sur l’informatique pourrait bien s’affaiblir. L’IA ne se préoccupe pas des silos logiciels préemballés. Elle réorganise l’expérience, rendant les logiciels modulaires, dynamiques et profondément intégrés. L’idée d’ouvrir et de naviguer entre des applications va rapidement sembler appartenir à une époque révolue.

Le risque incontournable : les marchés traditionnels sur le fil

Pendant des années, les vitrines numériques et les places de marché cloisonnées étaient des bastions inébranlables. Contrôler la distribution, taxer chaque transaction et engranger des milliards. Mais que se passe-t-il lorsque les applications deviennent… superflues ?

La montée des interactions pilotées par l’IA menace l’ensemble de l’économie de distribution des applications. Si les utilisateurs s’appuient sur des systèmes natifs d’IA plutôt que sur l’installation de logiciels distincts, les marchés de logiciels traditionnels deviennent des reliques. L’IA élimine l’intermédiaire. Le modèle économique évolue d’une monétisation des applications à des couches de services pilotées par l’IA, où les interactions sont fluides, personnalisées et, surtout, échappent au contrôle des plateformes héritées.

Deux conséquences inévitables émergent :

  1. Perturbation des revenus : Fini les coupes de 30 % sur les ventes d’applications ou les achats in-app. Si l’IA gère les transactions de manière autonome, l’économie des app stores s’effondre.
  2. Disintermédiation des plateformes : L’IA, native dans le cloud et indépendante du matériel, réduit le contrôle sur les écosystèmes numériques à mesure que le logiciel devient un service ambiant plutôt qu’une expérience cloisonnée.

La question qui se pose maintenant est : qui possède les couches de services alimentées par l’IA ? Car celui qui les possède détiendra le prochain secteur trillionnaire.

Les nouvelles structures de pouvoir : modèles d’IA et solutions verticales

L’IA qui consomme des applications crée un vide de pouvoir évident. Où se déplace la valeur ? Simple : le contrôle sur les modèles d’IA, l’interface utilisateur et la personnalisation, ainsi que les données et l’intégration.

Actuellement, la plupart des grands modèles de langage (LLM) ressemblent à un couteau suisse avec des outils infinis — passionnants mais écrasants. Les utilisateurs ne cherchent pas à « comprendre » l’IA. Ils désirent des solutions, des agents IA adaptés à des industries et des flux de travail spécifiques.

Les entreprises qui réussiront dans cette nouvelle vague ne se contenteront pas de construire de meilleurs modèles d’IA, mais également de meilleures expériences d’IA. L’avenir de l’informatique ne repose pas sur une seule IA capable de tout faire. Il s’agit de nombreux systèmes d’IA spécialisés qui savent exactement ce dont les utilisateurs ont besoin et qui exécutent cela parfaitement.

La réécriture totale de la pile logicielle

Qu’est-ce qui remplacera l’ancien modèle ?

  1. Microservices plutôt que applications : Oubliez les applications encombrantes. Les logiciels futurs seront modulaires, à la demande et appelables par l’IA.
  2. Marchés alimentés par l’IA : Le prochain marché logiciel ne sera pas un app store. Il s’agira d’un marché de services natifs à l’IA, où les utilisateurs s’abonnent à des agents IA spécifiques à des fonctions plutôt que de télécharger des logiciels statiques.
  3. IA en tant que service : Au lieu de vendre des applications autonomes, les développeurs construiront des « compétences » ou des « agents » qui s’intègrent dans un écosystème d’IA global, monétisées par le biais d’abonnements ou de tarifs basés sur l’utilisation.

Une perturbation inévitable

Cette évolution ne constitue pas une simple évolution ; c’est un coup d’État. L’IA générative ne se limite pas à une nouvelle couche technologique ; elle a le potentiel de dévorer l’ensemble de l’industrie logicielle de l’intérieur. L’ancien modèle logiciel reposait sur la rareté. Contrôler la distribution, limiter l’accès, imposer des prix élevés. L’IA anéantit tout cela. Le nouveau modèle est fluide, sans friction, et infiniment évolutif.

Les plateformes et entreprises qui échouent à s’adapter risquent de se retrouver reléguées dans les livres d’histoire, rejoignant les rangs de ceux qui ont sous-estimé Internet, le mobile et le cloud. L’IA ne représente pas simplement la prochaine vague logicielle ; elle est la vague qui emporte tout sur son passage. La seule question qui reste : qui la chevauche et qui se noie ?

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